LES CHILIENS
Les Chiliens sont de grands enfants. D'ailleurs, dans « Pinochet », il y a « hochet ».
Je connais fort bien les Chiliens. Avant d'avoir testé le Pérou avec Prévert, j'avais goûté au Chili con carne.
Contrairement à ma sœur dont les rotondités boulottes exacerbent les sens des employés du gaz, le Chili est maigrichon et tout en longueur. Selon une récente statistique de la SOFRES, sur cent personnes qui se masturbent devant une carte du Chili, une seule parvient à l'orgasme.
Pour parler comme dans mon livre de géo de quand j'étais petit, nous dirons que le Chili est une immense bande de territoire de 4 300 kilomètres de long sur 400 kilomètres de large, qui s'étire entre la cordillère des Andes et le Pacifique. C'est pourquoi les Chiliens sont fainéants : « Quand le pays s'étire, les habitants bâillent » (proverbe chilien).
Cette conformation grotesque du Chili fait qu'au même moment on cuit dans le Nord tandis qu'on se gèle les iglesias au Sud, dans les parages battus par les vents hystériques du sinistre cap Horn où je ne sais plus combien de marins brestois, combien de capitaines lorientais, qui partirent joyeux pour des courses lointaines, périrent aplatis contre le tristement fameux « Rocher de la Crêpe bretonne ».
Les Chiliens du Sud sont brillants et délicats. Ce n'est pas eux qui sortiraient leur bite pendant l'Élévation. En revanche, les Chiliens du Nord n'ont même pas de gourmette, et l'ampleur de leur sottise est incommensurable.